2022 marque le retour à la vie « normale » à partir du mois de mai après deux années rythmées par la pandémie de COVID-19 et ses mesures sanitaires. Malgré ce retour à la normale, nous remarquons déjà les effets négatifs post COVID-19.

L’un des défis de cette année pour nos équipe a été que de nombreux services publics et administrations digitalisent leurs services. Dans notre rapport d’activités 2021, nous mettions en exergue la fracture numérique de certains publics et de leur difficulté d’appréhender l’outil numérique. Notre public n’est donc plus en mesure de prendre des rendez-vous, d’envoyer les documents nécessaires et d’être en contact avec les services administratifs communaux, régionaux et fédéraux comme le CPAS, l’administration communale ou la FWB. La conséquence est que le public n’a plus accès à ses droits. Ils demandent donc de l’aide à nos services pour ces démarches, entrainant une surcharge de travail qui n’est pas le leur pour pallier le manque de rencontres physiques avec les institutions publiques. 

Début 2022 a également été marqué par l’invasion de l’Ukraine. Cette guerre entraîne l’arrivée importante de ressortissants Ukrainiens en Belgique. Notre service d’aide aux personnes primo-arrivantes et surtout le service socio-juridique, sont dépassés par les demandes. Bien que certains moyens aient été débloqués pour faire face à la situation, ceux-ci ne sont pas suffisants. Cette situation rend le travail compliqué pour nos services qui ont du mal à répondre à toutes les demandes. 

La guerre en Ukraine, combinée à la sortie de la pandémie, a également engendré une inflation importante qui mène à une hausse des prix et donc plus de précarité. Cela rend la situation invivable pour certains de nos publics, qui étaient déjà précaires et qui aujourd’hui se demandent comment s’en sortir.

Ces crises multiples amènent de la tension, de l’anxiété et de la précarité pour nos publics. Nous remarquons d’ailleurs une augmentation de comportements agressifs de certains usagers envers notre personnel, symptôme du stress occasionné par ces crises ou problèmes plus profonds liés à la santé mentale. 

Malgré les situations de crises successives, les subventions dont bénéficient MOVE asbl n’augmentent pas. Le manque de moyens affecte la capacité de l’asbl à soutenir les personnes fragilisées par ces crises multiples. Cela engendre des disparités au sein de la population et précarise de plus en plus les Molenbeekois.ses. En plus du manque de moyens, l’asbl note la complexité administrative pour justifier ses dépenses auprès des pouvoirs subsidiants, mais aussi pour introduire de nouvelles demandes. À l’heure d’écrire ce rapport d’activités, MOVE asbl s’inquiète des conséquences financières pour l’asbl dues aux nombreuses indexations. L’augmentation structurelle de la masse salariale qui en a découlé nécessitera à l’avenir un ajustement à la hausse des subventions perçues afin d’atteindre l’équilibrer financier. 

Enfin, nous tenons à remercier nos collaborateurs et saluons leur travail et leur investissement dans la réalisation de leurs missions dans ce contexte difficile. Nos services font face à ces crises multiples et continuent d’accompagner le public le plus possible.